Une trajectoire d’une exceptionnelle richesse
Avant de s’installer agriculteur en 1977 en Mayenne, Jean-Yves Griot avait connu diverses expériences. Ce fut d’abord le cas dans son milieu familial du Forez, dans la Loire. Ce milieu et le département étaient caractérisés par l’engagement : la Loire a été profondément marquée par l’action de la Jeunesse agricole chrétienne (JAC-F) et par celle de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), prolongées par un syndicalisme paysan et un syndicalisme ouvrier très toniques et actifs, portés par de nombreux responsables de grande valeur.
J.-Y. Griot a aussi été influencé par ses expériences éducatives comme le fait d’avoir enseigné très jeune au Mali (déjà une ouverture à l’international) ainsi que par ses découvertes lorsqu’il était étudiant puis post-étudiant. Il s’investit ainsi dès 1968 au Parti socialiste unifié (PSU), lequel était illustratif, comme la CFDT de l’époque, de la « nouvelle gauche » et d’un courant autogestionnaire en développement. Il participa activement à la Commission nationale agricole du PSU et à sa publication, Germinal. Le PSU porta tôt les aspirations féministes et écologistes en affirmation. Après l’extinction du PSU, il rejoindra le parti des Verts auquel il restera fidèle.
Son passage pendant une dizaine d’années en tant qu’ingénieur à l’ITP (Institut technique du porc, actuel IFIP), organisme de recherche appliquée, où il était responsable de la formation et de l’information, a sans doute contribué à enrichir sa capacité d’observation et d’écoute, deux qualités qui le caractériseront ultérieurement.
Jean-Yves et Elisabeth Griot ont eu trois enfants : Barnabé, Mathias, Mélanie.
Nous leur transmettons notre solidarité et notre affection collectives.
S. C.
Repères, par Jean-Marie Lusson[1]
▪ 1979-1982 : président du Groupement d’éleveurs laitiers (GEL) de Loiron.
▪ 1982-1984 : secrétaire de la fédération départementale des GEL.
▪ 1983-1987 : directeur de publication du magazine Pays et Paysans ! de la FNSP (Fédération nationale des syndicats paysans), l’une des deux organisations nationales qui sera à l’origine de la création, en 1987, de la Confédération paysanne.
▪ 1984-1987 : cofondateur et président de l’Aldis (Association locale pour un développement international). Conduite de l’Action de développement « Azote mieux ».
▪ 1985 : créateur de SOS Cas difficiles, association d’aide aux agriculteurs en difficulté.
▪ 1987-1989 : président de Solider – Solidarité internationale et développement rural [dont l’Aldis était cofondatrice aux côtés d’autres associations régionales poursuivant les mêmes objectifs, comme le Ceipal en Rhône-Alpes, l’Abdis en Bretagne, Essor en Midi-Pyrénées…].
▪ 1988-1993 : principal initiateur de « Pour que vive le monde rural », regroupement et valorisation des initiatives agricoles et rurales.
▪ 1989-1995 : président de la FD Civam de Mayenne (fédération départementale).
▪ 1992-1995 : secrétaire général de la FN Civam (fédération nationale). Voir le site http://www.civam.org/
▪ 1993-2001 : directeur de publication de TransRural Initiatives, bimensuel publié par l’Afip (Association de formation et d’information pour le développement d’initiatives rurales) et la FN Civam.
http://www.transrural-initiatives.org
▪ 1994-1997 : cofondateur du Réseau agriculture durable (RAD) avec André Pochon des Côtes d’Armor et les présidents d’autres groupes travaillant sur les systèmes plus économes et autonomes (11 groupes de l’Ouest au départ, 32 aujourd’hui, dans une dizaine de régions, 3 000 paysans)
▪ 1995-2000 : Membre du Collectif paysans et citoyens et co-auteur de livrets de propositions, dont Des soutiens à l’agriculture jusqu’à l’agriculture soutenable, propositions pour une répartition équitable des aides publiques à l’agriculture, nourrir-préserver-employer.
▪ 1997-2001 : président du RAD. Contributions importantes aux Cahiers techniques de l’agriculture durable.
http://www.agriculture-durable.org/
▪ 1997 : Co-fondateur du Réseau Cohérence pour un développement durable avec Jean-Claude Pierre, André Pochon, Denis Baulier et une centaine d’associations de paysans, consommateurs, défenseurs de la santé et de l’environnement. Il en sera alternativement président, trésorier, secrétaire général.
http://www.reseau-coherence.org/
▪ A partir de 2004, en cohérence avec son engagement de la première heure contre les plantes génétiquement modifiées cultivées en plein champ, dans le cadre de coordination européenne des Régions opposées aux OGM, appui au Brésil. Très actif en faveur de la création de la filière non OGM en créant des liens entre des coopératives de l’ouest de la France et des coopératives du sud du Brésil pour faire avancer l’étiquetage des produits animaux nourris sans OGM.
▪ 2006 : dans le cadre des élections municipales, élu conseiller municipal en charge de l’Agenda 21 avec une démarche originale de participation. Création d’un Réseau départemental des petites collectivités en marche vers le développement durable.
▪ Président du Collectif PAC 2013 fondé en 2007 comme suite au « Grenoble de l’environnement ». Ce groupe a effectué un travail de veille active sur le processus de réforme, les réactions des acteurs, analyse des propositions réglementaires et rapports officiels, émission de propositions, échanges et débats.
http://www.pouruneautrepac.eu/
J.-M. L.
a rajouter: 1994 à 2013: Investissement dans l’ association « Bois Gamats » devenu en décembre 2003: « Ville Campagne Bois Gamats » dont les buts de l’association sont: promouvoir : les rencontres ville – campagne et producteurs – consommateurs, le respect de la nature et de l’environnement, les échanges sur les modes de production agricole, l’alimentation et la santé, l’insertion des publics en difficulté
Ses études
Enfant: école communale de garçon de Saint bonnet le coureau
Collège et Lycée au petit séminaire de Montbrison. Baccalauréat en 1960
Après avoir enseigné à des enfants de 6ème à Bamako au Mali et accompli son service militaire il reprend des études.
Classe de préparation qu’il fait en 6 mois et rentre à l’école de l’ENITA de Bordeaux (École Nationale d’Ingénieur des Techniques Agricoles). Il obtient son diplôme en Juin 1968.
En 1970/71 il suit les cours de l’IAE (Institut d’administration des entreprises) en cours du soir, dont il sera diplômé.
1. Extraits d’un document mis au point pour le Réseau agriculture durable (RAD) des Civam (centres d’initiative pour valoriser l’agriculture et le milieu rural).
jm.lusson@agriculture-durable.org